Autrefois, lors des grandes fêtes telles que la fête de l’indépendance à Madagascar, les enfants s’amusaient à jouer à un jeu traditionnel appelé “tsikonina”. Ce jeu, qui faisait partie intégrante de la culture de Madagascar, leur permettait de découvrir la richesse de la cuisine malgache. En dehors du village, sur une aire de jeu improvisée, les enfants utilisaient des miniatures des ustensiles de cuisine des adultes pour préparer leur propre repas.
Le “tsikonina” était bien plus qu’un simple jeu pour les enfants. C’était une occasion pour eux d’apprendre à cuisiner comme les grands, de devenir autonomes et de s’exprimer à travers la cuisine. Ils pouvaient choisir les ingrédients qu’ils souhaitaient inclure dans leur repas, tout en respectant les techniques et les procédures de préparation transmises par leurs parents.
Les enfants avaient hâte de jouer au “tsikonina” et demandaient à leurs parents de leur procurer les ingrédients nécessaires. C’était un moment de joie lorsque la mère préparait tous les ingrédients demandés, ou encore lorsque les enfants avaient l’opportunité de faire leurs propres achats chez les commerçants locaux. Ils se rendaient chez le boucher pour choisir quelques centaines de grammes de viande, puis chez le maraîcher pour sélectionner des légumes frais. Ces petites courses constituaient une expérience enrichissante pour les enfants, renforçant leur sens des responsabilités et leur apprentissage de la valeur des aliments.
Le jeu du “tsikonina” était empreint de traditions et de savoir-faire culinaire transmis de génération en génération. Les enfants s’appliquaient à préparer le repas avec minutie, en suivant les gestes et les conseils de leur mère. Ils reproduisaient les saveurs et les techniques de la cuisine malgache, contribuant ainsi à la préservation de cet héritage culturel.
Malheureusement, avec l’avènement des jeux modernes et la pression économique sur les familles, la pratique du “tsikonina” a peu à peu diminué. Les enfants se sont tournés vers des divertissements plus technologiques, et les contraintes financières ont limité l’accessibilité aux ingrédients nécessaires. Cette évolution a entraîné une perte progressive de cette activité ludique traditionnelle au sein de la culture malgache.
Néanmoins, il est important de reconnaître l’importance de la cuisine dans la culture de Madagascar et de préserver ces traditions culinaires. Les jeux tels que le “tsikonina” sont des moyens précieux de transmettre les savoirs et les valeurs associés à la cuisine malgache. Ils permettent aux enfants de se connecter à leur héritage culturel, de développer leur créativité et leur sens des responsabilités, tout en découvrant les saveurs uniques de la cuisine de Madagascar.
En encourageant la pratique du “tsikonina” et en valorisant la cuisine de Madagascar, nous pouvons préserver cette richesse culturelle et transmettre aux nouvelles générations le plaisir de cuisiner, le respect des traditions et l’amour pour la gastronomie malgache.