Les Vezo sont des pêcheurs nomades, leur territoire s’étend de Morondava (frontière avec les Sakalava au nord) à Tuléar, ils vivent essentiellement des produits de la pêche, qu’ils vendent ou troquent contre d’autres denrées. Ils sont de robustes pêcheurs, mais beaucoup se sédentarisent et réduisent leur tradition ancestrale. Il est dit que les femmes Vezo sont les plus belles femmes de Madagascar.
De Tuléar à Morombe, l’immense barrière de corail longe la côte, sur plus de deux cent cinquante kilomètres. C’est essentiellement sur cette frange côtière que vivent les Vezo. Marins, ils utilisent une pirogue à balancier qui leur permet d’atteindre le récif. Ils vivent en symbiose avec le grand lagon. Les techniques de pêches ainsi que les matériels, sont restés traditionnels même si quelquefois le filet en nylon a remplacé celui composé de fibres de baobab, lesté de coquillages. Le harpon, la pique et le filet sont les principaux instruments de pêche.
Une fois les prises ramenées à terre, le poisson est le plus souvent séché au soleil, salé et fumé afin d’être conservé durant des semaines. Il pourra être revendu ou échangé contre du sel, des tissus, du pétrole et autres produits.
Nomades, les “Vezo” parcourent la côte ouest durant la saison sèche (près de 4 mois par an) à la recherche de sites plus poissonneux et suivre certaines espèces de poissons en particulier comme le thon jaune qui est très prisé, en saison migratoire, leur campement est limité à la plus simple expression : quelques “tentes-voile”, réalisées à partir des voiles de leurs pirogues et de perches de bois (mâts…), quand le vent se lève, ils renversent leur pirogues et s’en servent comme d’un abri. Cette technique est le plus souvent utilisé lors de campement sur des îles désertes comme les îles Barennes à l’Ouest ou les îles Akoho ou Satrana dans le sud.
Parmi les coutumes particulières aux Vezo, on peut citer la pêche à la tortue de mer qui obéit à un rituel sacré. La coutume veut qu’une fois la tortue capturée, elle soit transportée jusqu’à l’autel spécialement aménagé en vue de son sacrifice. La viande est alors partagée entre les membres masculins du groupe. Ce partage est considéré comme un devoir envers la volonté des ancêtres. Une autre spécificité du peuple Vezo est l’absence de circoncision masculine alors que cette coutume est suivie par la quasi-totalité des malgaches. Ce qui pourraient étayer l’hypothèse que leurs ancêtres viendraient d’une souche africaine arrivées après les Austronésiens venus d’Asie du sud -Est qui leur ont inculqué la fabrication de ces embarcations si typiques qu’ils utilisent jusqu’à aujourd’hui. (voir photo). Ces types de pirogues viennent d’une conception austronésienne et non africaine. L’utilisation du balancier est très caractéristique des embarcations d’Asie du Sud-Est. En quelle circonstance, cette culture est-elle passée au Vezo, on ne le saura peut-être jamais.
