La saison hivernale a récemment débuté sur la grande île, apportant avec elle une agréable fraîcheur ainsi que divers jeux. Parmi toutes les traditions ludiques de la grande île, le cerf-volant occupe une place prépondérante durant l’hiver.
Ce jeu traditionnel des hautes terres aurait été introduit par les ancêtres indonésiens, contrairement à la croyance populaire attribuant son origine à la Chine. Des peintures rupestres découvertes dans les îles Célèbes attestent de son existence en Indonésie il y a plus de 5000 ans avant J.C.
Bien que ce jeu ait revêtu différents rôles culturels à travers le monde, à Madagascar, il reste principalement pratiqué par les enfants. Localement connu sous le nom de « papango » (prononcé « papang »), il tire son appellation de sa forme anthropomorphe, rappelant un grand-père ou un père selon l’ancien formosan. Cette forme n’a que peu évolué au fil des générations des malgaches des hautes terres, présentant toujours un corps central imitant celui d’un homme, avec des membres représentés par de longues franges de matières.
À l’origine fabriqué en papier, le “papango” témoigne aujourd’hui de l’ingéniosité des enfants malgaches qui utilisent du plastique recyclé pour le corps et du fil de jute provenant de toiles de sac.
Durant l’hiver austral, un vent frais venant de l’est enivre les enfants qui s’amusent à construire leur propre « papango ». Ils rivalisent pour voir qui réussira à le faire voler le plus haut ou qui créera le plus beau cerf-volant. Quelle joie !
Personnellement, je me souviens, quand j’étais enfant, avoir passé de longs moments à contempler ces bonhommes volants dans le ciel bleu de l’hiver.