Jusqu’au début du XXe siècle, le portage est quasiment l’unique moyen de transport à Madagascar, tant pour les marchandises que pour les personnes : Portage par balanciers pour les marchandises et par chaise à porteurs ou durant la période coloniale pour les personnes. Ainsi, pour toutes les personnes débarquant à Tamatave à ces dates-là, le recrutement de porteurs fut la première préoccupation si elles voulaient rejoindre Tananarive. Il fallait, à cette époque, compter environ deux semaines de trajet à pied à travers la brousse profonde d’un Madagascar encore vert. Il fallait trois équipes de quatre porteurs pour une personne sur un filanzane, auxquels se rajoutent tous les porteurs de bagages, ainsi, un voyageur devait donc recruter entre vingt et trente porteurs pour l’accompagner dans son périple vers les hauteurs des hautes terres du centre.
Le cheval fut introduit dans l’île par le biais d’un don diplomatique au Roi et était exclusivement mis à disposition du roi et de sa première cavalerie qui put se rendre à Tamatave en 1827.
Le portage disparaitra assez rapidement sur les grands axes, avec l’abolition de l’esclavage en septembre 1896 pour ce qui est de l’île, et surtout du fait de la construction de routes ce qui mit le pousse-pousse au-devant de la scène du transport suivi de la première automobile introduite avant 1902 par le général Gallieni. En 1909, Le gouverneur Augagneur inaugure le premier tronçon de la ligne TCE qui reliera Antananarivo à la côte Est. Les premiers aéroplanes firent leurs apparitions dans le ciel de Madagascar en 1911 et suivi en 1913 de la mise en service du dernier tronçon de la ligne TCE.
De la fin de19ème jusqu’au début du 20ème, il y a eu du progrès en matière de transport dans l’île mais ce progrès est cantonné dans les grands axes mais dès qu’on franchit les frontières de la brousse malgache, le paysage des modes de transport n’a guère changé à part les chars à zébus qui ont gagné en force à cause du mauvais état des pistes.
Ceci donne un cachet authentique à l’image de l’île mais au grand détriment du développement et les conditions de travail de ces porteurs et tireurs de pousse-pousse n’a guère changé, toujours aussi dures.